« Le petit bois » d’une habitante du haut de Chatenay-Malabry

Rue du Loup-Pendu, Châtenay, le 10/02/2020

Monsieur le Maire,

Nous avions un petit bois, nous en avions même deux ou trois. Ils étaient le repaire parfait de la biodiversité. Les insectes et les petites bêtes y trouvaient leurs paradis, les fleurs de printemps et les cerisiers sauvages réjouissaient le regard des habitants. Les chats et les chiens y avaient leurs habitudes et leurs maîtres leurs récréations.

Les lierres somptueux qui entouraient les arbres étaient la consolation de l’hiver, le repaire des oiseaux et les graines charnues leur pitance.
Quelqu’un a eu cette idée de génie que, pour compenser l’hécatombe faite aux arbres d’un des bois, il fallait continuer à en éliminer encore : des beaux, des moyens des petits ; d’enlever aussi, tant qu’à faire, les buissons qui avaient poussé « sauvagement ».

Pour mettre quoi à la place ? Qui le devinerait, quelques brins d’herbe.

Dans un temps ou tous les prétendants aux municipales en France rivalisent de surenchères pour annoncer un nombre toujours plus grand, plus écologique, de plantations d’arbres, ici, on abat.

Si bien que les riverains, non contents de voir maintenant la circulation de la route voisine, profitent également des travaux entrepris pour garer les trams, mais encore, bénéficient des phares du pont de Vélizy et de ceux de l’A86 passant en dessous.

Dans quelle tête a pu germer une si prodigieuse idée ? Dans quel lieu est-il écrit que quelques brins d’herbe sont un meilleur abri pour la biodiversité et absorbent plus de CO2 que de beaux vieux arbres ? Est-il possible d’envisager que voir un flux constant de circulation est plus agréable que de voir un bois habité d’oiseaux ?
Chêne 150 ans abattu
Vieux chêne d’environ 150 ans abattu dans le petit bois rue du Loup-Pendu
Photo E. Couve du 1e Février dernier

Dans quelle tête a pu germer une si prodigieuse idée ? Dans quel lieu est-il écrit que quelques brins d’herbe sont un meilleur abri pour la biodiversité et absorbent plus de CO2 que de beaux vieux arbres ? Est-il possible d’envisager que voir un flux constant de circulation est plus agréable que de voir un bois habité d’oiseaux ?

Je ne sais si le massacre va encore se poursuivre (car il reste quelques petits buissons et quelques beaux arbres à abattre) mais ce saccage est déchirant pour ceux qui y assistent tous les jours. En outre, on verra cet été tous les lierres se dessécher puisqu’ils n’ont été coupés qu’à la base.

Que dire d’autre ? Le constat est sans appel.

Y-a-t il encore un peu de bon sens et de réflexion dans ce monde si peu visionnaire ?

Entretenir, est-ce détruire ?

Avec les respectueuses salutations d’une concitoyenne déchirée.