[Tribune] La médiathèque ne s’appellera pas RoBert Badinter.

Dans notre ville, de nombreux bâtiments publics ont été nommés en mémoire de personnes illustres : Jean Jaurès, Pierre Brossolette, Voltaire, Jean Longuet, etc.
Début octobre, la nation toute entière rendait hommage à Robert Badinter. Grand homme d’État, ce dernier a mené un combat sans relâche, en France et dans le monde, contre la peine de mort. « La cause de l’abolition ne cessera de progresser parce qu’elle est celle de l’humanité », disait-il. Mais il a fait plus que défendre le droit : il a rappelé à la France le sens de la justice.
Toute sa vie fut un combat pour défendre l’humanisme, l’état de droit et la dignité de la personne humaine. Ainsi lui doit-on également la dépénalisation de l’homosexualité. Ayant vu ses proches arrêtés en France et son père assassiné par les nazis, il a combattu le poison de l’antisémitisme. Robert Badinter fut par ailleurs un acteur de la vie publique dans notre département dont il fut sénateur de 1995 à 2011. Ses valeurs, il les mit au service des habitants des Hauts-de-Seine avec la même énergie pour défendre leurs droits et leur dignité.
Notre commune s’honorerait en donnant le nom de Robert Badinter à un équipement municipal. Ce grand humaniste n’était pas seulement un juriste de renommée internationale, c’était aussi un homme de culture, homme de lettres, écrivain.
Notre médiathèque, lieu culturel par excellence, n’a pas de nom. Voici quelques années, la majorité municipale actuelle avait refusé de lui donner le nom de Paul Ricoeur, grand philosophe et châtenaisien, qui a vécu et est mort aux Murs blancs . Lors du conseil municipal du 9 octobre dernier, jour même de l’entrée de Robert Badinter au Panthéon, le Collectif citoyen châtenaisien a donc proposé d’attribuer le nom de Robert Badinter à la médiathèque. Sur des prétextes fallacieux, le maire et la majorité actuelle ont voté contre, à l’unanimité.
