Face à la pénurie d’animateurs, les ATSEM mobilisées dans les centres de loisirs les mercredis à Châtenay-Malabry
Un.e ATSEM est un agent territorial spécialisé des écoles maternelles, employé par la mairie. Les ATSEM jouent un rôle essentiel dans le bon fonctionnement des écoles maternelles. Elles assistent les enseignants dans les classes de petite et moyenne sections, veillent à l’hygiène et au confort des enfants, et assurent leur surveillance pendant les temps scolaires.
En septembre, la mairie a réuni les fédérations de parents d’élèves pour exposer les difficultés nationales de recrutement d’animateurs dans les centres de loisirs, Châtenay-Malabry ne faisant pas exception. Cette problématique perdure encore aujourd’hui. Pour y faire face, la mairie a demandé aux ATSEM – dont elle est l’employeur – de travailler un mercredi sur deux dans les centres de loisirs. Cette organisation a été adoptée à la majorité lors d’un vote à bulletin secret des ATSEM.
Une méthode contestable à plusieurs niveaux
Le métier d’ATSEM, centré sur l’encadrement et le soin des jeunes enfants, diffère de celui d’animateur.trice, qui repose sur l’animation d’activités de loisirs. Pour accompagner cette transition, les ATSEM ont suivi deux jours de formation. Toutefois, certaines d’entre elles expriment aujourd’hui un malaise face à cette nouvelle mission, qu’elles n’ont pas toutes choisie et pour laquelle elles ne se sentent pas toujours suffisamment préparées.
Nous dénonçons le recours au vote à bulletin secret comme un outil de légitimation d’une mesure imposée. Que se serait-il passé si les ATSEM avaient voté contre la demande de leur propre employeur ? Avaient-elles réellement le choix ? Nous déplorons que cette mesure ait été appliquée à l’ensemble des ATSEM, y compris celles qui n’étaient pas favorables et qui ont dû revoir leur organisation personnelle et familiale pour travailler un mercredi sur deux désormais.
Par ailleurs, la compensation proposée consiste en une prime et quelques jours de congés pour les mercredis travaillés. Cependant, cette rémunération supplémentaire est moitié moins valorisée que celle des équipes d’animation des centres de loisirs. Cette différence interroge sur l’équité de traitement entre agents effectuant des missions similaires.
Nous pensons que le volontariat aurait été une méthode beaucoup plus juste, à condition que les ATSEM soient rémunérées de la même manière que les animateurs pour effectuer la même activité.
Des conséquences sur les écoles maternelles
Depuis la mise en place de cette organisation, il nous a été rapporté que plusieurs ATSEM ont été placées en arrêt maladie, ce qui a eu un impact sur leur présence en classe les jours d’école. Ces absences entraînent directement des répercussions sur les conditions de travail des enseignants et sur les apprentissages des enfants.
En conséquence, nous avons également appris la mutation de certains enseignants pour cette nouvelle année dans d’autres villes, dont les demandes ont été motivées en partie par la dégradation des conditions de travail liée au manque d’ATSEM.
Un besoin de dialogue renforcé
Le Collectif Citoyen Châtenaisien regrette que cette mesure ait été généralisée sans concertation approfondie avec l’ensemble des parties concernées : ATSEM, enseignants, directeurs d’école et fédérations de parents d’élèves. Nous appelons à une réouverture du dialogue social, afin de repenser les conditions de travail des ATSEM et de garantir un fonctionnement serein des écoles maternelles.
Nous encourageons la mairie à envisager des solutions plus équitables, comme le volontariat rémunéré au même niveau que les animateurs, à poursuivre les recrutements pour renforcer les équipes d’animation les mercredis et à privilégier des décisions concertées plutôt qu’unilatérales.
Plutôt que d’imposer aux ATSEM des modifications de leur emploi du temps pour pallier le manque d’animateurs, il serait judicieux de s’interroger sur les raisons profondes de cette pénurie.