Quelques Réflexions pour
l' après COVID19
Depuis le 17 mars, nous sommes confinés chez nous. Nous avons voulu prendre un peu de recul avant de revenir vers vous.
Nous avons pris acte des mesures proposées par la municipalité dans le cadre de la lutte contre le Covid19. Elles suivent parfaitement les consignes nationales et préfectorales. Nous demandons à chacun de les respecter scrupuleusement.
Nous remercions tous les personnels des services publics et tous les volontaires qui travaillent actuellement au service des citoyens. Bien sûr les services de santé et de secours aux personnes en détresse quels qu’ils soient et tous ceux qui s’y rattachent mais aussi les enseignants qui assurent la continuité de l’enseignement, les personnels qui permettent de préserver la propreté de la ville, les personnels aidant les personnes âgées, les services publics dans leur globalité. Nous remercions également les travailleurs du secteur privé qui rendent un service essentiel.
Le Collectif Citoyen Chatenaisien est mobilisé pour proposer son aide à ceux qui en ont besoin. Nous avons écrit au maire dans ce sens. N’hésitez pas à nous écrire à l’adresse collectifcitoyenchatenaisien@gmail.com pour nous signaler vos difficultés ou celles de vos connaissances proches : besoin de soutien scolaire, courses ou distribution de produits de première nécessité ou de repas ou maintien d’un lien avec des personnes isolées. Nous mobiliserons des membres de notre Collectif. Signalez-nous également si vous êtes volontaire pour apporter votre aide.
L’après Coronavirus ne sera jamais plus comme avant. Au-delà des polémiques apparues sur les difficultés d’approvisionnement de tel ou tel matériel (masques, respirateurs, médicaments…), au-delà du bilan qu’il faudra conduire sur la gestion de la crise par les pouvoirs publics, cette crise sanitaire est un révélateur brutal des errements d’un mode de vie qui met en péril la planète, d’une société de consommation qui privilégie « l’avoir » à « l’être », qui ne prend pas en compte les plus fragiles et les métiers de base essentiels à la vie quotidienne, et à la vie tout simplement.
« Pourquoi une infirmière spécialisée, capable de gérer des malades en réanimation, ou une institutrice qui s’occupe de petits enfants, seraient-elles beaucoup moins bien rémunérées qu’un trader ? »[1] .
Cette crise met aussi en évidence l’impérieuse nécessité de protéger et d’améliorer notre environnement et notre modèle social fondé sur la solidarité et la répartition, et de mettre un terme à la course effrénée au profit pour établir un véritable « pouvoir de vivre ».
Avec cette crise, chacun aura, espérons-le, pris de temps de la réflexion sur la fragilité de nos sociétés, sur l’important et le futile, sur ce qu’il faudrait modifier dans nos comportements collectifs.
- La santé n’est-elle pas ce qu’il y a de plus important dans nos vies ? Notre société doit consacrer plus de moyens au système hospitalier, à la recherche médicale et à la prévention des risques plutôt que toujours limiter les budgets consacrés à ces sujets. D’autant plus que la crise actuelle montre que les soi-disant économies sur la santé peuvent conduire à des coûts vertigineux pour tout le pays
Suis-je conscient que mes impôts servent à payer des services de santé absolument indispensables ?
- La crise finie, ne faut-il pas changer notre regard vis-à-vis de toutes ces personnes qui, ayant une vie souvent plus difficile que la mienne, m’ont aidé, peut-être sauvé : l’aide-soignante qui s’est occupée de moi alors que j’étais contagieux, la personne qui est venu nettoyer mon bureau au désinfectant, la caissière qui m’a servie, le livreur qui m’a approvisionné, …
Comment puis-je agir pour revaloriser ces métiers et aider ces personnes en retour ?
- Nous sommes totalement dépendants des pays lointains dans lesquels nous avons délocalisés la production de nos équipements et de nos médicaments. Nous risquons la pénurie alimentaire du fait de chaines d’approvisionnements trop complexes.
Ne devrais-je pas privilégier, dans mes choix personnels, les circuits courts et l’autonomie ?
- Les scientifiques m’expliquent que les virus passent plus fréquemment de l’animal à l’homme à cause de la baisse de la biodiversité, de la déforestation, et de l’élevage industriel des animaux.
Ne devrais-je pas manger moins de viande et mieux préserver les espaces naturels ?
- Même si c’est difficile pour beaucoup selon les conditions de logement et de travail, le confinement conduit chacun à redécouvrir d’autres façons de vivre, centrées sur l’essentiel : renouer le contact avec ceux qui comptent, se cultiver, etc
La crise finie, saurais-je me souvenir que les vraies valeurs ne sont pas dans les heures consacrées aux réseaux sociaux, dans un stress toujours plus grand au travail, ou dans l’acquisition du dernier gadget à la mode ?
Le « jour d’après », ces réflexions doivent être la base d’une reconstruction.
Lors de la campagne des élections municipales, nous avons défendu l’urgence de mettre en œuvre une réelle transition écologique. La transition doit aussi être sociale pour retrouver solidarité et fraternité. Ces exigences seront plus que jamais d’actualité et nous devrons continuer à y réfléchir ensemble.
[1] H. Védrine, La mondialisation à l’heure des comptes, Terra nova, 31 mars 2020