Enquête LaVallée – Article 2/5
Une future fournaise lors des épisodes de grandes chaleurs
Où va le futur quartier LaVallée ?
- Une densité très forte en comparaison de tous les autres quartiers de notre ville
- De futurs îlots de chaleur majeurs, annoncés par des études d’experts
- Des techniques de construction à fort impact carbone et de futurs immeubles peu innovants sur le plan énergétique dans la grande majorité des cas
- Un chauffage par géothermie abandonné pour le moment
- Ce nouveau quartier mérite-t-il réellement le qualificatif d’« Ecoquartier » ?
Une enquête en 5 articles
Article 2/5 : LaVallée, une future fournaise lors des épisodes de grandes chaleurs
Continuons notre point sur l’évolution du nouveau quartier LaVallée, localisé sur le site de l’ancienne Ecole Centrale à Châtenay-Malabry, et dont l’aménagement a commencé il y a bientôt cinq ans.
L’article précédent a décrit comment la première approche du quartier révèle un ensemble d’une extrême densité.
Pour les gens un peu plus curieux, Internet offre une autre approche du quartier, avec l’accès à un rapport d’études sur le projet. Il s’agit d’un rapport de l’Ecole d’architecture de la ville et des territoires Paris-Est produit en 2019-2020, et intitulé : « Coup de chaud à LaVallée – Symptôme d’une conception urbaine inachevée » (rapport complet : voir réf 1 en bas d’article).
Cette étude se base sur des études techniques très poussées, avec des simulations assistées par ordinateur de l’impact des futures fortes chaleurs estivales et des épisodes de canicule sur la vie des habitants du quartier, compte-tenu de sa densité, des matériaux choisis et de sa forte minéralisation.
Ilots de chaleur
Certains paragraphes apportent de vives critiques sur la conception de ce quartier.
Par exemple : « En 2050 (rapports du GIEC) le climat parisien devrait ressembler au climat de Cordoue en Andalousie aujourd’hui ». « La grande majorité des logements suit un schéma où un escalier et un couloir distribuent jusqu’à huit logements. Regrettablement, il en résulte des appartements majoritairement mono-orientés. Malgré la prescription des urbanistes de favoriser les typologies traversantes, elles sont au mieux en angle et sans possibilité de ventiler correctement. Des logements orientés à l’ouest seront une fournaise. Les deux places sont des zones à risque, tout particulièrement la place LaVallée, au sud, qui ne profitera d’aucun masque et est donc exposée à presque 100% de l’ensoleillement au mois d’août. »
On y découvre tous les choix qui vont conduire à la constitution d’îlots de chaleur et un certain nombre d’actions qui auraient grandement amélioré la conception de ce quartier.
Et la fin est sévère : « En conclusion, les îlots de chaleur évoqués dans ce rapport ne sont que le symptôme d’une conception obsolète de la ville, qui ne répond plus aux enjeux de confort, ni à l’échelle locale, ni à l’échelle globale ».
Carte du climat : ensoleillement. Etude PoCa. Rayonnement incident moyen du à la période la plus chaude de l’année, du 2 au 10 août.
Source et bibliographie :
- Fuseau, T. Mondot, P. Gonzalez Burgos. 2020. Coup de chaud à La Vallée : Symptôme d’une conception urbaine inachevée, Ecole d’architecture de la ville & des territoires Paris Est. Disponible à l’adresse ci-dessous :