La Rénovation Urbaine de la Butte-Rouge, un projet inhumain !
En se promenant à la Butte-Rouge aujourd’hui, que voit-on ?
- Des bâtiments abandonnés, murés, des fenêtres à leur sommet qui battent aux vents et accueillent les pigeons
- Des poubelles qui débordent et qui font la joie des rats, parce que le ramassage n’est pas assez fréquent, parce qu’elles ne sont pas nettoyées correctement. Ces poubelles enterrées que le territoire Vallée Sud Grand Paris a choisi d’implanter sans consulter les habitants.
- Des réparations qui ne sont pas faites (depuis des années les passants voient les fuites d’eau au 17 avenue Albert Thomas, sous le passage couvert, près des commerces). Les fuites à l’intérieur des bâtiments sont moins visibles, mais elles ne sont pas mieux réparées, alors les bâtiments se dégradent.
- Des allées non entretenues.
Avant, la Butte-Rouge c’était bien autre chose : des enfants qui jouaient, qui parcouraient toute la Butte, dans cet immense terrain de jeux, la fête des cerisiers au bassin, les spectacles à l’amphithéâtre, les gens qui faisaient leurs courses dans le quartier, se rencontraient, parlaient sur les bancs… la vie quoi !
Une vie que les bailleurs successifs (dont Hauts-de-Bièvre Habitat) et la Mairie ont laissée se dégrader depuis plus de 30 ans. Cette situation leur permet aujourd’hui de justifier leur projet de rénovation urbaine. Que veulent-ils ? Changer le quartier et ses habitants ! Pour la mairie et le territoire, il y a trop de logements sociaux à Chatenay !
« Rénovation Urbaine », une expression qui dit bien son nom : changer la ville et ses habitants.
Pourtant les habitants de la Butte-Rouge aiment leur quartier, mais supportent de plus en plus difficilement les conditions qu’on leur impose. Or, c’est la stratégie choisie délibérément pour les faire partir.
On leur fait croire qu’ils seront relogés dans le quartier. Ce qui est mathématiquement impossible puisque (c’est écrit noir sur blanc, sur toutes les publications de la mairie) le quartier passera de 98% de logements sociaux à 40% tout en densifiant. C’est au moins 1600 logements sociaux qui vont disparaitre. Comme les revenus des plus modestes n’augmentent pas, les habitants actuels de la Butte-Rouge ne pourront pas accéder aux autres logements prévus dans le projet (40% de logements privés et 20% de logements intermédiaires).
Donc, impossible de reloger tous les habitants à la Butte-Rouge dans les logements sociaux, impossible d’acheter les nouveaux appartements …. Que dit le maire quand les gens expriment leur inquiétude ? « Venez me voir dans mon bureau » ! Donc quelques solutions pour quelques personnes et un océan de déplacés !
Les gens ne souhaitent pas déménager, on leur impose de partir ! Partir c’est perdre ses repères, ses amis, ses souvenirs…. C’est d’une violence inouïe !
Il y a eu deux vagues de déménagements. Pour la première 2017-2023, le bailleur avait fait une charte de relogement c’est-à-dire un texte qui définit les droits des locataires (montant du nouveau loyer, qui fournira les cartons, qui paiera le déménageur, le remboursement – si le locataire le réclame – des transferts d’abonnements électricité, gaz, téléphone, etc.). Une charte imparfaite, mais qui avait le mérite d’exister. A l’issue de cette première phase, le bailleur devait faire un bilan (où et comment les gens ont-ils été relogés ? leur nouvel appartement est-il plus confortable ? répond-il à leur besoin ? etc)… qu’il n’a pas fait !
La deuxième vague a commencé en 2023, sans charte de relogement, donc sans garantir les droits des locataires que l’on force à déménager. Il a fallu les pressions de l’ANCOLS (un organisme public qui contrôle les bailleurs sociaux) et de l’Amicale des locataires CNL pour qu’une charte de relogement soit enfin signée fin 2024, tout aussi imparfaite que la première. Par exemple, ces chartes ne garantissent aucun droit au retour … et pour cause !
Quand nos édiles cesseront-ils de mépriser les habitants de la Butte-Rouge ?
Les associations (Sauvons la Butte-Rouge, Association Chatenay Patrimoine Environnement, Collectif Citoyen Chatenaisien) qui s’opposent au projet de la mairie et du territoire veulent que les logements soient réhabilités, isolés, modernisés, que les travaux d’entretien soient faits, que Chatenay-Malabry garde ses logements sociaux, que les gens ne soient pas contraints de déménager loin.
Un autre projet, qui prendrait en compte la vie des habitants, est possible et souhaitable pour la Butte-Rouge !
Un peu d’humanité Messieurs et Mesdames les décideurs !