Question orale de Roland Marzuoli sur le projet immobilier au carrefour Robinson

Nous souhaitons vous interpeller sur le projet immobilier de la société Cogedim au carrefour Robinson.

En terme de construction, ce projet vise à remplacer une maison par 49 logements et 2 commerces occupant plus de 4400 m2 de surfaces de planchers.

L’ampleur et la densité de ce projet ont été permises par la Mairie qui a cédé à Cogedim près de 600 m2 d’espace vert communal, qui offrent aujourd’hui ombrage et bancs publics aux citoyens.

Il a pour grave conséquences la disparation d’une maison remarquable, mais surtout la destruction de 2000 m2 de verdure, et de 23 arbres à hautes tiges.

Une citoyenne habitant l’immeuble en face de la propriété vendue, avenue de Robinson, a lancé une pétition contre ce projet, dénonçant je cite « l’apparition de futurs ilots de chaleur là où existait un ilot de fraicheur et de repos, et une importante dégradation de la qualité de vie pour les nombreux Châtenaisiens riverains ou utilisateurs du RER B. Il n’y aura plus aucun espace vert dans tout le quartier Robinson à la fin des travaux ! Ce projet passe également par un massacre écologique : l’abattage de 23 arbres à haute tige, 16 sur la propriété d’origine, et 7 sur l’espace vert communal vendu à Cogedim par la Mairie. » Fin de citation.

Cette pétition a déjà recueilli près de 1400 signatures en 2 semaines.

Il va sans dire que le Collectif Citoyen Chatenaisien soutient totalement cette pétition, nous avions d’ailleurs publié un tract spécifique à ce sujet lors de la campagne.

De façon générale, nous sommes opposés à ce que nous appelons la surdensification de notre ville. Nous sommes bien-entendu favorables à une densification maitrisée qui, en respectant les objectifs de création de nouveaux logements fixés par la métropole, permette d’éviter l’artificialisation des sols en zone non urbanisée et les trajets domicile – lieu de travail polluants. Une telle densification est réalisable en maximisant l’exploitation des sols déjà artificialisés et en épargnant le plus possible les espaces verts et boisés.

Mais nous ne comprenons pas que les permis de construire accordés permettent de surdensifier au point d’au moins doubler, sur les prochaines années, les objectifs de nouvelles constructions qui sont imposés à Chatenay-Malabry.

Nous y sommes d’autant plus opposés lorsque ces projets, comme celui de la Cogedim à Robinson, détruisent d’importants espaces verts et autant de grands arbres, avec toutes les conséquences bien connues de l’artificialisation des sols sur la biodiversité, sur le cycle de l’eau et la pollution des nappes phréatiques, sur le climat, et sur l’augmentation des températures en périodes de canicules, avec les risques sanitaires associés pour nos concitoyens.

Nous rappelons que la présence des grands parcs départementaux dans notre commune ne change presque rien au phénomène des ilots de chaleur en période de canicule : ce qui en diminue les effets, ce sont les espaces végétalisés en pleine terre et arborés au plus près des habitations.

Pour habiter personnellement ce quartier (d’autres membres de ce conseil municipal peuvent peut-être en témoigner), je vous assure que l’émotion autour de ce projet est très importante parmi nos concitoyens. Beaucoup d’entre eux sont très inquiets de devoir, en période de canicule, sortir d’un RER surchauffé et rentrer chez eux à pieds sans pouvoir se reposer quelques instants dans l’ilot de fraicheur du square, ou simplement de ne pas pouvoir en bénéficier en allant faire leurs courses dans le quartier commerçant à proximité. Beaucoup ne comprennent pas pourquoi la mairie a vendu cet espace vert public. Et je me permets d’insister : l’attachement aux grands arbres est très forte, et l’émotion sera extrêmement vive lorsque nos habitants verront des machines à l’œuvre pour les abattre.

Pour toutes les raisons ci-dessus énoncées, nous demandons solennellement à la mairie de renoncer à la vente des parcelles communales, et de mettre en œuvre tout ce qui est possible pour limiter l’impact du reste du projet sur les espaces verts et les grands arbres de la propriété privée.

De façon plus anecdotique, pour le cas où la décision de la mairie de vendre ce square aurait été renforcée par le fait que certaines des personnes fréquentant le square apportent parfois quelques nuisances, il nous semble que les avantages apportés par le square sont infiniment plus importants que ses inconvénients, et nous rappelons que ce type de problème se présente dans tous les espaces verts publics de toutes les villes sans que la solution soit de les éliminer tous !