Sélection de morceaux savoureux choisis parmi les réponses qui ont été faites par la majorité municipale à nos propositions d’orientation budgétaire

Vision ou pas vision ?

  • Mr Siffredi : Vous demandez à Mr le Maire une vision à 2030, cela démontre que l’opposition pense qu’elle sera encore dans l’opposition après les prochaines élections municipales de 2026. C’est rassurant. C’est réaliste de votre part

Inutile de commenter.

  • Mr Segaud : Il ne serait pas raisonnable d’avoir une vision à 2030 tout simplement parce qu’il y a des élections tous les 6 ans (…) et parce que le contexte actuel ne permet pas d’avoir de certitude sur l’avenir.

C’est certain. Tous les professionnels qui anticipent, font des projections ou des prévisions, échafaudent des hypothèses et des stratégies … toutes ces personnes ne le font que lorsque le futur est absolument certain.

Au passage : la 1ère phrase montre que Mr Segaud considère comme possible de perdre les prochaines élections, non ?

  • Mr Siffredi : Je n’ai pas entendu votre vision [pour la ville]. Vous m’avez dit ce qui est dans le rapport du GIEC. Où elle est votre vision à vous ? Nous, nous avons une vision à nous tout seuls comme des grands

Orienter notre budget en fonction de ce que la communauté scientifique mondiale nous prédit comme avenir, ce n’est donc pas une vision. Par contre, rester aveugle à ce futur, c’est une vision de « grand ».

Idées fixes / marottes :

  • Mr Siffredi : Vous nous avez reproché d’avoir endetté la ville, c’est parce que nous avons investi fortement pour remettre en état le patrimoine qui était totalement délabré [quand nous avons conquis la ville, en 1995, il y a 28 ans]
  • Mr Siffredi : C’est vrai, il y a de grosses déperditions [énergétiques] à la mairie [le bâtiment]. C’est totalement assumé. Pourquoi ? Parce que « vous » nous avez laissé la ville dans un tel état que ….
  • Mr Segaud : On a toujours un petit sourire aux lèvres quand on vous entend nous donner des leçons, surtout quand on sait dans quel état vous nous avez laissé la ville en 1995

Nous y avons droit environ 1 ou 2 fois par conseil municipal. Critiquer le bilan laissé par son prédécesseur (de façon évidemment intéressée, biaisée, non objective) est un réflexe rhétorique largement utilisé par tous les politiques pendant les premiers mois ou les premières années de leur arrivée au pouvoir … mais rarement après 28 ans passés aux commandes !

La plupart des conseillers municipaux élus sur la liste du CCC, n’habitaient pas la ville il y a 28 ans. Emmanuelle Novaro et Julien Peyrard, nos deux jeunes collègues (récemment partis pour cause de déménagement), ont entendu cela à chaque conseil municipal alors qu’ils n’étaient même pas nés il y a 28 ans …

Désinformation sur l’urbanisme :

  • Mr Siffredi : Vous dites qu’il ne faut pas construire. Selon l’état, il faut au moins 70 000 logements [nouveaux par an en Ile de France]

C’est vrai, c’est que dit l’Etat. Il y a 1276 communes en Ile de France, donc cela pourrait faire 55 nouveaux logements à construire par commune et par an.

Mais il faut construire plutôt dans les zones déjà très urbanisées. L’Etat a donc demandé que, parmi ces 70 000 nouveaux logements annuels, 38 000 soient construits au sein de la Métropole du Grand Paris (qui regroupe Paris et 130 communes de la petite couronne). Celle-ci a décliné les objectifs par commune.

L’objectif assigné à Chatenay-Malabry est de construire 150 nouveaux logements par an.

Néanmoins, dans notre ville, la moyenne des logements commencés de 2015 à 2020 est de 400 par an soit 2,8 fois plus ce qui lui est demandé.

En ce début d’année 2023, ce sont 710 nouveaux logements qui sont soumis à la commission annuelle de fixation des taxes foncières : presque 5 fois plus de nouveaux logements que demandés !

  • Mr Siffredi : Une ministre écologiste [Cécile Duflot] avait dit qu’il faut construire la ville sur la ville [sous-entendu : vous voyez bien qu’il faut densifier les villes]

Ce que cette ministre voulait dire, c’est qu’il fallait éviter d’artificialiser des sols, en construisant sur des terrains déjà couverts. Pas en détruisant des espaces verts et des arbres, comme notre commune le fait malheureusement à grande échelle.

  • Mr Segaud : Nous sommes la ville la moins dense du sud des Hauts de Seine, et de loin

C’est faux. Chatenay-Malabry n’est pas la ville la moins dense du sud des Hauts de Seine, si l’on choisit les indicateurs reconnus en la matière.

Et Chatenay-Malabry est la ville des Hauts de Seins dont la densité a augmenté le plus vite depuis 2010 !

Les vrais chiffres sont consultables ICI.

  • Mr Segaud : Nous avons pris des mesures pour protéger notre commune d’une urbanisation qui ne serait pas maitrisée

Chacun peut effectivement le constater …

  • Mr Segaud : Vous parliez d’une charte constructeur [imposée aux promoteurs pour des logements mieux isolés]. C’est vraiment coercitif. On imposerait quelque chose de supplémentaire.

C’est vrai. C’est aussi le cas des feux rouges et les ceintures de sécurité.

Réfléchissent-ils avant de nous répondre ?

  • Mr Siffredi : [Avant que notre majorité n’arrive au pouvoir à la mairie, il y a 28 ans], Chatenay-Malabry avait la géothermie, on a été parmi les premiers, on a tellement été les premiers qu’il a fallu l’arrêter parce que ça ne marchait pas …

Mr Siffredi parle du projet de géothermie mené dans les années 1980 par la précédente majorité municipale, alors que la technique n’était pas encore maitrisée. Ce projet a effectivement échoué pour des raisons techniques, mais en tout cas, à l’époque, il montrait une vraie « vision » pour l’avenir !

Depuis, la technique a été mise au point, et la géothermie a été mise en place avec succès dans d’innombrables collectivités depuis des décennies … mais pas dans notre ville pendant les 20 premières années de l’actuelle majorité municipale.

Pour le quartier LaVallée, la mairie a enfin lancé un premier projet de géothermie, mais sur des bases différentes de ce qui se faisait partout ailleurs.

Les conseillers municipaux élus sur la liste du CCC avaient alerté dès septembre 2020 sur les risques d’échec de ce projet farfelu (lire ICI).

Fin 2021, ce projet de notre mairie actuelle, pour reprendre les mots de Mr Siffredi, « il a fallu l’arrêter parce que ça ne marchait pas » (lire ICI)

  • Mr Segaud, sur notre proposition d’une Maison des Associations : Vous parlez d’équipements dédiés, nous préférons les répartir sur différents quartiers de la ville, c’est aussi une façon de faire vivre la ville plutôt que de les concentrer à un seul endroit. Notre démarche, c’est de pouvoir dispatcher …

Quelques minutes après, voilà ce que répond le même Mr Segaud à notre proposition de préserver les 2 terrains de foot situés Grande Voie de Vignes en face du quartier LaVallée qui en est dépourvu : « Ces terrains sont excentrés, ils n’entrent pas dans notre politique d’offre homogène, centralisée, des équipements sportifs ».

Bon, nous n’en sommes pas à une contradiction près.

  • Mr Segaud : Votre proposition de faire des économies en diminuant l’éclairage public, c’est triste parce que ça ne rentre pas dans les caisses de la commune

Effectivement l’éclairage public n’est pas payé par la commune, mais par le « Territoire Vallée-Sud Grand Paris », c’est-à-dire la « communauté de commune » dont Chatenay-Malabry fait partie. Ce serait donc bien des économies d’argent public payé par les citoyens. Ce qui est triste, c’est que, bien que vice-président du « Territoire », Mr Segaud ne soit pas intéressé par des économies si elles ne portent pas sur le budget de sa mairie.