Châtenay-Malabry face aux canicules - Article 4/4
Châtenay-Malabry fait l’inverse de ce qu’il faut faire

Une série en 4 articles:

  1. Dangereuses pour la santé et même très meurtrières, les canicules sont de plus en plus fréquentes.
  2. Des solutions existent : l’arbre et un nouvel urbanisme.
  3. De nombreuses villes prennent des mesures efficaces pour protéger leurs habitants.
  4. Mais Châtenay-Malabry fait l’inverse, à grande échelle.

 

Article 4/4: Mais Châtenay-Malabry fait l’inverse de ce qu’il faut faire, à grande échelle.

Que fait la municipalité de Châtenay-Malabry, concrètement, pour protéger ses habitants des canicules?

La communication verte dont la majorité municipale nous abreuve à longueurs de pages du magazine municipal n’est qu’un vernis de façade (« greenwashing »).

Elle est essentiellement basée sur la présence de grands parcs gérés par le département (Vallée aux Loups, Parc de Sceaux), qui constituent certes un atout pour notre ville, mais qui sont loin de suffire pour répondre à la problématique des canicules et des ilots de chaleur urbains.

Dans la réalité, les décisions de la mairie de notre « Ville Parc », addict aux constructions (pour les raisons présentées plus bas), ne font qu’aggraver terriblement les conséquences des canicules pour les chatenaisiens, alors qu’il serait facile de les protéger avec une conscience du problème, et un peu de réflexion prospective et d’anticipation.

De plus, ce sont, comme toujours, les plus modestes d’entre nous qui souffriront le plus de cette politique.  Notre ville, en se soumettant aux intérêts financiers des géants français de la construction immobilière, ne se soucie pas des conséquences sociales. Mais tout le monde ne peut pas se payer un jardin ou une isolation dernier cri.

La ville doit être pensée pour tous et pas seulement pour la minorité qui dispose des ressources nécessaires à court terme pour se protéger des conséquences climatiques. Les gens des quartiers populaires doivent habiter une ville respirable et pouvoir se protéger de la chaleur, pour un quotidien vivable.

Voici une liste, malheureusement incomplète, des actions de la ville qui vont à l’opposé des solutions permettant de protéger les chatenaisien.ne.s des effets des canicules.

  • LaVallée : un nouveau quartier hyperdense, hyperminéralisé, intégralement en béton sur 21 hectares (mis à part l’école), sans rien exiger d’autre des promoteurs que le minimum légal en terme de normes de construction protégeant des canicules. Résultat : une étude d’experts y prédit des logements « fournaises » malgré la présence du Parc de Sceaux d’un côté et de la coulée verte de l’autre.

Il s’agit du rapport complet sur les îlots de chaleur urbains dans le quartier LaVallée, intitulé « Coup de chaud à LaVallée. Symptôme d’une conception urbaine inachevée » qui a été produit par l’Ecole d’architecture de la ville et des territoires Paris Est en mars 2020. Ce rapport détaillé est très éloquent. Il est accessible sur notre site web où il est accompagné de plusieurs articles sur LaVallée :

https://collectifcitoyenChâtenay.org/ou-va-le-nouveau-quartier-lavallee/

A noter aussi que la moitié d’une magnifique double allée de tilleuls a été abattue pour pouvoir densifier encore plus.

  • Tram T10 : 3,5 hectares de forêt ont été détruits pour construire le site de maintenance et de remisage des tramways. Pourtant, l’opposition municipale et les associations avaient proposé des modifications au projet qui auraient évité un tel désastre. Mais la Mairie de Châtenay-Malabry n’a pas voulu les écouter. Pire, un dossier technique erroné a fait éliminer un autre site possible qui aurait permis d’éviter ce massacre.

https://collectifcitoyenChâtenay.org/dossier-tram/

  • Square Robinson : un espace vert communal vendu aux promoteurs pour y faire un immeuble en béton. Un majestueux cèdre centenaire et 22 autres arbres de grande envergure abattus. Pause fraicheur supprimée pour les chatenaisiens qui sortent du RER, attendent le bus, ou font leurs courses dans le quartier.

https://collectifcitoyenChâtenay.org/robinson-comment-la-mairie-a-t-elle-pu-permettre-et-meme-faciliter-ce-desastre-ecologique/

  • La place de l’enfance devant l’école Jules Verne est un exemple type d’îlot de chaleur : entièrement bétonnée avec des arbres plumeaux, on y suffoque à partir du mois de mai.
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  • Des centaines de grands arbres situés sur le domaine public ont été abattus ces dernières années. Ils sont remplacés par des essences plus faciles à entretenir (ne perdant plus leur feuilles …) mais de beaucoup plus petite envergure et apportant beaucoup moins d’ombre et de fraicheur. Quel gâchis ! On peut citer la Division Leclerc, mais aussi l’exemple intéressant de l’avenue Edouard Depreux où les platanes ont été abattus et remplacés sur le trottoir Ouest situé sur notre ville, mais gardés par la ville de Sceaux sur le trottoir Est. Cet été, il était facile d’observer sur quel trottoir marchaient les piétons.
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  • On ne compte plus les multiples arbres et petits espaces verts entre deux anciens bâtis privés qui ont été détruits pour permettre les nouvelles résidences qui fleurissent de partout dans la ville.
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  • Les arbres, même les plus remarquables, ne sont pas protégés lorsqu’ils sont situés sur le domaine privé. Alors que certaines villes du 92 ont recensé les arbres remarquables existant sur leur domaine privé et les ont protégés comme tels dans leur PLU, Châtenay-Malabry a choisi (comme explicitement indiqué dans le PLU de notre ville) de ne pas recenser ni protéger les arbres remarquables situés dans les propriétés privées.

De même, dans d’autres villes du 92, les agents du service urbanisme se déplacent sur le terrain lors de l’instruction des permis de construire pour constater les caractéristiques des arbres menacés, et refusent certains permis pour cette raison ; mais cette procédure n’est pas appliquée à Châtenay-Malabry.

Exemple de conséquence : Au 64 rue Anatole France, un projet immobilier sur une propriété privée acquise par un promoteur vise à remplacer un pavillon par un lotissement de 8 « villas » collées les unes aux autres sur une surface totale inférieure à 2000 m2. Le permis de construire accordé par la ville autorise la suppression de 4 séquoias double troncs chacun, soit 8 « magnifiques sujets d’environ 26 mètres, en pleine croissance malgré leur 70 à 80 ans d’âge, d’une très bonne vigueur et en pleine santé sanitaire, bref des arbres remarquables », selon l’expert de l’association A.R.B.R.E.S. Ces séquoias sont de véritables éléments de paysage pour tout le quartier. Au moment où nous écrivons ces lignes, leur abattage semble imminent. Bien-sur, la mairie a exigé qu’ils soient remplacés par autant d’arbres « à haute tige », c’est-à-dire dont le tronc mesurera au moins 1,8 mètres à l’âge adulte …

  • Le Bois de Verrières est également menacé :

https://collectifcitoyenChâtenay.org/la-majorite-municipale-vote-contre-une-protection-acceleree-du-bois-de-verrieres/

  • Cours d’école : alors qu’énormément de villes remplacent le revêtement artificiel de leurs cours d’écoles par des sols naturels et végétalisés, la nouvelle Ecole Primaire Jean-Jaurès inaugurée le 21 mai 2022 a sa cour de récréation 100% minérale sur le toit terrasse de l’école.

https://collectifcitoyenChâtenay.org/cours-de-recreation-de-nos-ecoles/

  • Rue Anatole France : 6 millions d’Euros d’argent public vont être dépensés pour la réfection totale de la rue (trottoirs, chaussée, mobilier urbain) :
    • Sans planter un seul arbre dans une rue très longue qui n’en a aucun !!
    • En remettant un asphalte noir. Il nous a été répondu que les bitumes clairs ne sont pas « dans la charte », ils seraient salissants, moins durables, et éblouissants. Pourtant, Athènes et Los Angeles les ont adoptés (voir article précédent)

 

Pourquoi la mairie de Châtenay-Malabry construit-elle tant ?

La mairie prétend qu’il s’agit de répondre à la crise du logement en Ile de France. Mais la prétendue contrainte imposée par l’état n’est qu’un prétexte. Notre ville construit beaucoup plus que ce qui est attendu d’elle. La vraie raison se trouve dans la situation des finances communales :

https://collectifcitoyenChâtenay.org/notre-ville-surendettee-vend/