[TRIBUNE] Soixante dix ans après l’appel pour dénoncer le mal logement…
Dans notre département, le plus riche de France, des milliers de personnes sont à la rue et le 115 n’arrive pas à faire face aux besoins. Mais ne nous trompons pas de combat. S’il est nécessaire de trouver des places d’hébergement, des chambres d’hôtels, ce n’est pas une solution durable. Il faut un logement, un chez soi pour tous. Comment vivre, travailler, élever ses enfants, avoir une vie sociale et familiale sans un logement ? Pourquoi une telle situation, alors que l’on voit des chantiers de construction un peu partout, particulièrement à Châtenay-Malabry ?
L’immobilier, par ses prix tant à l’acquisition qu’à la location, n’est plus accessible aux ménages modestes ou pauvres. La seule solution est d’accéder au logement social, mais cet accès est de plus en plus difficile car la demande est croissante.
Il y a eu, en 2022, 930 demandes de logements sociaux pour Châtenay et seulement 87 attributions, soit plus de 10 ans d’attente. Parmi ces demandeurs, un tiers sont hébergés chez d’autres ou dans de la famille, un autre tiers sont locataires du parc privé plus onéreux ou dégradé, et 10% sont dans des situations très précaires.
Le mal-logement à Chatenay-Malabry est majoritairement dû à l’impossibilité d’accéder au logement ou de se maintenir dedans compte tenu de l’inflation et du coût de l’énergie. Cela doit nous interroger sur ce qu’on construit, le montant des loyers, la possibilité d’accueillir et d’accompagner les personnes en rupture de logement.
Alors que la demande de logement social n’a jamais été aussi forte, nous ne pouvons admettre qu’on livre la ville aux promoteurs sans quasiment construire de logements sociaux et qu’on envisage d’en supprimer 1700 à la Butte Rouge. Sans compter qu’un millier de logements sociaux y sont murés depuis des mois et pour de longues années, alors qu’on aurait dû les rénover graduellement et les remettre en location.